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Les Lavoirs de l'Aisne
Les Lavoirs de l'Aisne

Lavandières et Laveuses

Les lavoirs, espaces protégés, sont apparus, semble-t-il, à la fin du XVIIème siècle. Leur multiplication date du XIXème, avec le développement de l'hygiène.

On lave d'abord le linge dans les mares et les rivières, sans être à l'abri du soleil ou des intempéries.

Avant notre lavoir municipal, nous avions déjà le lavoir du village de La Fontaine. La fontaine, d'où il tire son nom, est une source protégée par une jolie petite construction en pierre, elle alimente le lavoir tout à côté. Il est à ciel ouvert, à proximité, et en amont, se trouve un abreuvoir. Il en est de même pour notre abreuvoir municipal, situé avant le pont, tout près de notre lavoir du même nom.

Sous l'occupation, au début des années 1940, les soldats allemands lavaient les chenilles de leur véhicules blindés en allant par le cours du Taillon, d'un abreuvoir à un autre. Triste souvenir pour celles et ceux qui ont vécu cette époque.

Il n'est pas rare de découvrir des abreuvoirs en amont des lavoirs .Les troupeaux y venaient se désaltérer, le plus souvent à la tombée du jour.

Pénible tâche que celle de laver et battre le linge. Les femmes restaient agenouillées, des heures durant, dans un "garde-genoux". Le mot est régional. En Bourgogne, par exemple, ont dit un "carrosse". C'est une sorte de caisse garnie de paille ou de coussins.

Lorsqu'elles étaient trop fatiguées, nos taillonnaises faisaient une pause pour se détendre. Elles s'asseyaient sur une marche du petit escalier construit au pied de la rampe du pont, ou bien sur une brouette à linge, ou ailleurs, là où elles le pouvaient.

Dans quelques vieux lavoirs, plutôt du genre cossu, on trouve, à cet effet, des bancs de pierre, placés en périphérie.

A une certaine époque, beaucoup de femmes avant même d'arriver le matin au lavoir, étaient fatiguées de la veille. Elles avaient coulé le linge tout l'après-midi. C'était au temps de la "bujhée".

Le lavage du linge était un rite ancestral.

De façon générale, la grande lessive, la "bujhée", se déroulait, en principe, trois fois par an; elle pouvait durer jusqu'à trois jours, avec des opérations bien programmées et seulement lorsque les travaux des champs n'accaparaient pas les femmes.

L'opération la plus pénible était le coulage du linge. Elle consistait, avec un récipient muni d'un long manche, à prendre l'eau bouillante du chaudron et la verser sur le linge entassé dans le "bughour" avec un sac de cendre. l'eau passait à travers la cendre et le linge, et revenait au chaudron...et ainsi de suite.

 

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