Les Lavoirs de l'Aisne
Les Lavoirs de l'Aisne

Les lavandières

La lavandière est une ancienne profession, les lavandières lavaient le linge à la main, au lavoir, pour les autres personnes sur commande de ces dernières, elle était au service des particuliers, de maîtres de grandes maisons, de fermiers, de métayers, de notables. Certaines lavandières nettoyaient leur propre linge.

Le lavoir était un lieu de réunion, c'était un bassin qui était public, le lavoir était alimenté en eau, par un cours d'eau, une rivière ou une source, les lavoirs possédaient souvent une cheminée, qui produisait de la cendre, les cendres de cette cheminée servaient à blanchir le linge. Les lavandières disposaient aussi d’un savon de Marseille, et de cristaux de soude. Les lavandières, étaient coiffées de foulards, de bonnets ou de grands chapeaux de paille l'été, elles étaient équipées d'une brouette qui servait à porter le linge, d'une brosse de chiendent, d'une planche à laver en bois, d'un battoir, d'une caisse, de corbeilles d'osier, le linge était frappé, brossé, rincé, essoré, amidonné. Le linge était ensuite séché au grand air, sur l'herbe, sur des galets, sur des haies, il était plié et livré à son ou sa propriétaire. La lavandière repassait aussi le linge sur demande.

Les blanchisseuses qui arrivaient au lavoir relevaient souvent, très haut leur jupe et pour avoir les bras libres, elles n'enfilaient pas les manches de leur robe, elles les attachaient sur le devant, au niveau de leur poitrine.

Souvent l'histoire raconte, que le lavoir était un lieu de communication, de rencontre et de convivialité, pour les femmes de l'époque, c'est là que les lavandières se racontaient les histoires, les nouvelles, les potins, les cancans, les commérages, du village ou de la bourgade, c'était le "petit journal". Les lavandières chantaient aussi, au son du battoir, pour se donner du courage et de l'ardeur au travail. Le mot lavandière est un mot féminin, ce mot est apparu au XII° siècle. Le métier de lavandière était un métier très pénible et très difficile, l'hiver, il fallait casser la glace du lavoir qui était gelé, battre le linge dans le froid et l'eau glacée et l'humidité, les lavandières avaient souvent "l'onglée" aux doigts (les doigts gelés), la blanchisseuse était aussi agenouillée toute la journée. Il y avait aussi, à l'époque, des laveries flottantes, avec les bateaux-lavoirs, les bateaux lavoirs, se sont développés entre les années 1840 et 1860. Le métier de lavandière a disparu au cours du XX° siècle, avec l'arrivée des premières machines à laver.